21 décembre 2010

Le district d'Oberleutensdorf

   Le 07 octobre 1944 se déroule l'élection de l'homme de confiance du district d'Oberleutensdorf (Horní Litvínov aujourd'hui) en remplacement de Pierre BOULOUK-BACHI, matricule 52268/IV B, appelé à d'autres fonctions.

   Le district compte 26 kommandos et tous les hommes de confiance vont voter. Malheureusement, aucun nom ne figure sur le document.

   Le bureau de vote est constitué par :
  1. Germain MOUSSET, mle 1768/IV C ;
  2. Georges FAUBERT, mle 1630/IV C ;
  3. Guillaume LE FLOCH, mle 44152/III A.
   Jean DUBUT, mle 3633/IV C est élu par 24 voix devant Germain MOUSSET, mle 1768/IV C, 2 voix.

Sources : dossier stalag IV C (Archives Nationales)

Kommandos et hommes de confiance des districts de Brüx

   Liste des kommandos et hommes de confiance du district de Brüx-Hydrierwerk lors de l'élection de leur camarade Paul MAISON le .... (date non précisée).
Nota : Brüx est aujourd'hui Most en Tchéquie.
www.abchistory.cz/mapy/stary-most/
  1. Boreslau, kommando 57 (Bořislav) - Gilbert LE DAIN, matricule 55038. Usine de guerre "Hermann Goering" employant 69 P.G. français au début de l'année "45" ;
  2. Brüx-Hydrierwerk  I A - Jules GUSCHEMANN, mle 24677 ;
  3. Brüx-Hydrierwerk 2 A - Robert HEMART, mle 34701 ;
  4. Brüx-Hydrierwerk 3 A - Robert GORGET, mle 55661 ;
  5. Brüx-Hydrierwerk 4 A - Pierre DEBRAY, mle 1816 ;
  6. Brüx-Hydrierwerk 5 A - Auguste LEBEAU, mle 3552 ;
  7. Brüx-Hydrierwerk 6 A - Jean DAVESNE, mle 55634 ;
  8. Brüx-Hydrierwerk 7 A - André RICHARD, mle 3781 ;
  9. Brüx-Hydrierwerk 8 A - Lucien FERMENTIN, mle 25590 ;
  10. Brüx-Hydrierwerk 9 A - Jean PICOT, mle 56677 ;
  11. Brüx-Hydrierwerk 10 A - Marcel BESNARD, mle 41010 ;
  12. Brüx-Hydrierwerk 12 A - Jean DUBOIS, mle 6851 ;
  13. Brüx-Hydrierwerk 13 A - André GOBERT, mle 25690 ;
  14. Brüx-Hydrierwerk 14 A - Jean RUELLAN, mle 23701 ;
  15. Brüx-Hydrierwerk 15 A - Pierre LELOUEY, mle 54377 ;
  16. Brüx-Hydrierwerk 16 A - Marcel PLANÇON, mle 3444 ;
  17. Brüx-Hydrierwerk DIBS - Pierre BEAUGUIL, mle 26411 ;
  18. Brüx-Hydrierwerk DIBS - Émilien MULLOIS, mle 45107 ;
  19. Brüx-Hydrierwerk S de S - Albert MORIN, mle 25615 ;
  20. Brüx-Hydrierwerk II A - Raymond DROUIN, mle 54096 ;
  21. Brüx-Hydrierwerk II A - Louis HECKLI, mle 26782 ;
  22. Brüx-Hydrierwerk II A - Robert LESTABLE, mle 54355 ;
  23. Dubitz, kommando 69 (Dubice) - Lucien BERNARD, mle 3944 ;
  24. Hostomitz, kommando 54 (Hostomice) - Jean GREEZE, mle 56902 ;
  25. Langugest II (Jeníšův Újezd) - André BARBARA, mle 53781 ;
  26. Oberleutensdorf, détachement à Brüx-Hydrierwerk, (Horní Litvínov)- Émile GAUTHIER, mle 55565 ;
  27. Salesel, kommando 333 (Dolní Zálezly) - Gaston HEIER, mle 54498 ;
  28. Schima, kommando 65 (Žim) - Louis SCHWENDER, mle 53019.



Nota : on peut remarquer que certains lieux sont très éloignés de Brüx. Il s'agissait sans doute de kommandos détachés.

Cette seconde liste concerne le district de Brüx-Ville à une date également non précisée :
  1. Homme de confiance du nouveau district (Brüx-Ville) : René PIOTON, mle 53962, du kdo de Brüx V, né à Nérondes, employé de bureau, domicilié à PARIS ;
  2. Brüx 5, Warenversorgung ? - Robert KOZÉRAWSKI, dt Quimperlé ;
  3. Brüx 6, Hebigan ? - Antonin COUTURIER, dt Lyon ;
  4. Brüx, Reichsbahn - Jean MOCAËR, dt Le Havre ;
  5. Oberleutensdorf, camp 27 (Horní Litvínov) - André PLAT, dt Maisons-Alfort ;
  6. Stadt kaserne - Édouard TAVERSON, vicaire à Mésanger.


    André DELBOS a été détenu à Lichtenwald (cf. message Dossier André Delbos) aujourd'hui sur la commune de Český Jiřetín  (Georgendorf  pendant la guerre) dans un pavillon de chasse, propriété de Hermann Göring.

Lichtenwald (collection Delbos)

Sources : dossier stalag IV C (Archives Nationales)
Traduction des lieux d'après le site : http://www.soalitomerice.cz/
Dernière mise à jour : 23 février 2012

20 décembre 2010

Réveillon de Noël

   Je n'ai pas, dans ma documentation, de renseignement sur les menus des cinq réveillons de Noël passés au Stalag IV C ou dans les kommandos mais nos P.G. - même si le coeur "n'y était pas" - partageaient sans doute le contenu des colis reçus de France et s'établissaient un menu ...

   A ce sujet, découvrez ci-dessous un lien permettant de voir le menu du kommando 44 de Teuplitz (ne pas confondre avec Teplitz !) en 1943 et celui de Lübben en 1944.
http://stalag-iiib.fr/blog/?p=304

   La nuit de Noël était aussi l'occasion de se divertir, notamment par un spectacle de théâtre ou de chants, puis d'assister à la messe de minuit.

Crèche de Noël au Stalag IV C en 1941
(collection Morin)

Couverture du programme
de la nuit de Noël 1941 à Teplitz
(collection Ponroy)

Programme de la nuit de Noël 1941
(collection Ponroy)

03 décembre 2010

Liste "Solidarité"

Une caisse de secours mutuels des P.G. français ainsi qu'un comité de parrainage des orphelins avaient été mis en place au sein du stalag IV C.

En 1944, le bureau de la caisse de secours était composé ainsi :

  • président : Élie-Jean PASCAUD, homme de confiance général ;
  • vice-président : abbé Jean BONNARD, sergent-chef, interprête, mle 54563/IV B, Orléans ;
  • trésorier : Robert PHILIPPE, sergent, 1097/IV C, employé de commerce, Paris 5 ;
  • trésorier-adjoint : Fernand ARRAULT, sergent, 1038/IV C, instituteur, Mornay-Berry ;
  • secrétaires : Jean GOZE, sergent-chef, chef de camp du Lager Wistritz, 5964/IV C .... faculté de médecine, Lyon ; Jean MORAMEZ, sergent, homme de confiance de la P.U., 6276/IV C, instituteur, Bruay-su-Escaut ; Louis SAUNAL (photo ci-dessous), sergent, 55382/IV B, instituteur, Gometz-le-Châtel.
Louis SAUNAL

Quant au comité de parrainage des orphelins il comprenait :
- un bureau : 
  • Élie-Jean PASCAUD et son suppléant ;
  • les hommes de confiance des districts ;
  • les membres de la section permanente.
- section permanente :
  • Élie-Jean PASCAUD ;
  • abbé Jean BONNARD ;
  • Émile LENORMAND, sergent, 38422/IV B, instituteur, Paris 19.

Voici la liste des membres de la section "solidarité" (nom et prénom, matricule et stalag, grade et régiment, profession et adresse civile) :
  1. ABADIE Éloi, 3900/IV C, soldat/211 RI, cultivateur, Samatan ;
  2. ALLONCELLE Jean, 67882/... , caporal/11 Génie, charpentier, Nantes ;
  3. ARNAUDIN René, 5959/IV C, sergent-chef/80 RI, sous-officier de carrière, Talence ;
  4. AYMAT Louis, 4488/IV C, soldat/444 RP / vigneron, Listrac ;
  5. BARRIER Félix, 34569/IV B, soldat/148 RI, employé des Contributions, Saignes ;
  6. BARRIO Marcel, 5960/IV C, adjudant-chef/80 RI, sous-officier de carrière, Montpellier ;
  7. BILLARD Roger, 5412/IV C, sergent/119 RI, menuisier, Roche-Servière ;
  8. BLANC Raoul, 7996/IV C, caporal/12 Zouave, employé, Bagnère-de-Bigorre ;
  9. BONNARD Jean, 54563/IV B, sergent-chef/405 RP, prêtre, Orléans ;
  10. BOUCHACOURT Roger, 5299/IV C, soldat/12 BM, chauffeur, Huisseau-sur-Cosson ;
  11. BOULET Liévin, 168/IV C, sergent/2 Génie, mineur, Auchel ;
  12. BOULOGNE René, 22911/IV A, soldat/310 RA, directeur commercial, Chambly ;
  13. BREST Jean, 7995/IV C, sergent/481 RP, employé, Brest ;
  14. CAMPERO Albert, 30/IV C, sergent-chef/121 RI, comptable, Marseille ;
  15. DEROUET Paul, 4864/IV C, sergent/2 RIC, boulanger, Tours
  16. DESNEULINS Gaston, 16512/IV F, caporal-chef/54 RIF, secrétaire, Tourcoing ;
  17. DUPRAT Gaston, 7713/IV C, sergent/18 RI, séminariste, Morcenx-Gare ;
  18. FAFIOTTE Georges, 59105/IV B, sergent, 403 DCA, comptable, Paris 15 ;
  19. FEDY Robert, 11149/133, brigadier/406 DCA, émailleur, St Quentin ;
  20. GABILLOT Marcel, 2585/IV C, soldat/69 RA, dessinateur, Paris 13 ;
  21. GARBERT Gabriel, 8464/..., caporal/15 Train, clerc de notaire, Sarrians ;
  22. GARDE Louis, 4998/IV C, caporal-chef/444 RP, boucher, Libourne ;
  23. GENON Edgard, 3960/IV C, sergent/155 RIF, militaire de carrière, Levresy ;
  24. GOUSSET Marcel, 15067/170, passé civil, prêtre, Pont-Ste-Maxence ;
  25. GUY Roger, 7835/IV C, soldat/12 Train, géomètre, Champigny ;
  26. HUEL (voir RUEL)
  27. HUGUET Roger, 4899/IV C, sergent-chef/444 RP, employé, Saintes ;
  28. JACQUART Pierre, 56613/IV B, caporal-chef/156 RI, cultivateur, Harnes ;
  29. JAQUEN  (ou JAOUEN ?) Émile, 2927/IV C, sous-officier/133 RI, boucher, Lanmeur ;
  30. JEANNIN Léon, 1907/IV C, sergent-chef/44 TH, comptable, Aulnay-sous-Bois ;
  31. JEANTET Gaston, 1454/IV C, sous-officier/134 RI, inspecteur d'assurances, St Claude ;
  32. KAROTSCH Albert, prisonnier transformé, St Dié ;
  33. LACUNE Gaston, 55347/IV B, sous-officier/153 RIF, employé, Savigny-sur-Orge ;
  34. LATHUILLIÈRE Jean, 2088/IV C, caporal-chef/4 Génie, employé PTT, Lyon ;
  35. LE DE Edmond, 1762/IV C, brigadier/55 RAD, instituteur, Antoigné ;
  36. LEFEUVRE André, 7965/..., sergent/139 RI, chaudronnier, Rehon ;
  37. LORAND Alfred, 12131/138, caporal/D.In 44, employé, Paris 6 ;
  38. LORRE Jean, 7880 (ou 7890)/IV C, soldat/21 RI, cultivateur, St Martin-de-Beaupriac ;
  39. MAILLOT André, 8085/IV C, sous-officier/332 RI, instituteur, Fiennes ;
  40. MALARME Marcel, 53907/IV B, sous-officier/155 RI, militaire de carrière, Rehon ;
  41. MENEY Georges, 1438/IV C, soldat/15 RP, bourrelier, Pommard ;
  42. MIRAT André, 1992/133, soldat/3 COA, électricien, Le Blanc-Mesnil ;
  43. NAIL André, 38293/IV B, sergent/13 RI, dessinateur, Villebarou ;
  44. NAVEAU Edmond, 52071/IV B, sous-officier/87 RI, imprimeur, Mortagne-du-Nord ;
  45. PALISSIERE Roger, 6598/IV C, caporal/21 RIC, ajusteur, Cherbourg ;
  46. PAUTROT Isidore, 55292/IV B, sergent-chef/37 RIF, cultivateur, Leray ;
  47. PERRIN Pierre, 39188/..., soldat/PA 9, secrétaire de Police, Angers ;
  48. PLANCQUEL André, 6880/IV C, soldat/21 RIC, cultivateur, Ste Colombe-la-Campagne ;
  49. QUÉAU Guy, 61611/II A, sous-officier/153 RIF, employé SNCF, Houilles ;
  50. ROINARD Raymond, 4324/IV C, sergent/444 RP, cultivateur, Miré ;
  51. ROCHEBOIS Jacques, 11716/133, caporal/CRV, charcutier, ..... ;
  52. RUEL Martin, 25602/IV B, sergent/33 BC, employé SNCF, Paris 15 ;
  53. SOUDIEU Paul, 5549/IV C, sergent-chef/2 RI, metreur, Paris 19 ;
  54. THÉBAULT Émile, 2942/IV C, soldat/GA 5, menuisier, Colompbes ;
  55. VALLOIS Jean, 1709/IV C, sergent-chef/412 RP, magasinier, Paris 10 ;
  56. VANDENHENDE Alphonse, 6857/IV C, soldat/422 RP, chocolatier, Leers ;
  57. VANDERBRECK Jules, 28140/IV B, soldat/150 RAF, employé, Dijon ;
  58.  VASCHE Louis, 25610/IV B Komotau, sergent-chef/1 RCM, militaire de carrière, Carentan ;
  59. VATTIER Roger, 12068/133 Komotau, sergent-chef/3 RIC, mécanographe, Caen ;
  60. VENTEZOU Marcel, 54299/IV B Brüx, sergent/415 RP, employé, Paris 17 ;
  61. VIALLE Lucien, 53540/IV B, soldat/403 DCA, joallier, Paris 17 ;
  62. VION Pierre, 55234/IV B Komotau, soldat/279 RI, commerçant, Longueville ;
  63. VISONNEAU Armand, 7273/IV C, soldat/32 RAD, Nantes ;
  64. WAGNER Alexis, 55496/IV B, soldat/150 RAF, employé, Dijon. 
Sources : dossier Stalag IV C (Archives Nationales)
Documents : collections privées avec la collaboration de Ronald Kemeling.

Réunion des hommes de confiance du 26 juin 1943

Le  26 juin 1943 une réunion des hommes de confiance français du district de Teplitz se tient au camp de Wistritz en la présence de J.E. FRIEDRICH délégué du CICR .
Voici le compte-rendu (Mémorial de Caen avec le concours de Nathalie C.) retranscrit intégralement :

--- Une quarantaine d'hommes de confiance, représentant environ 2000 prisonniers français de la région de Teplitz, Wistritz et des villages environnants, assistaient à cette réunion. Ces hommes  de confiance nous ont donné des détails concernant la vie des prisonniers de leurs détachements. Leurs remarques ont ensuite fait l'objet d'une discussion avec les autorité du stalag, au cours de laquelle la majorité des questions ont pu être résolues.

Logement -
- Il s'agit pour la plupart de détachements industriels ou municipaux, réunissant des prisonniers occupés aux services des municiaplités ou de particuliers. Les logements sont en général satisfaisants. A la Anserstrasse à Teplitz cependant, les conditions hygiéniques laissent à désirer ; on compte 100 hommes par chambre ; la vermine abonde et le nombre des lavabos est insuffisant. La fermeture des locaux la nuit ne permet pas aux prisonniers d'utiliser les latrines remplacées dans la plupart des cas par un simple seau, sans cuvette ; à bien des endroits les prisonniers doivent uriner par la fenêtre.

Alimentation -
- Rien de spécial à signaler à cet égard.

Habillement -
- L'état des vêtements est partout déplorable ; on a retiré les chaussures des prisonniers qui en possédaient encore ; ces souliers auraient été remis à des prisonniers faisant des travaux dangereux. Tous les prisonniers portent des sabots à semelles de bois non articulés.

- On procède actuellement ça et là à la distribution de pantalons gris clair, en un ersatz de textile, qui n'ont rien de militaire. La moitié à peu près des prisonniers dont le travail est salissant reçoivent des tenues de travail de leurs employeurs.

Envois collectifs -
- Tout fonctionne normalement dans ce domaine. Les hommes de confiance gèrent librement ces envois. On s'étonne cependant que des chaussettes, provenant manifestement d'envois collectifs (elles portent encore à l'intérieur une marque d'origine), soient .... sur les cartes d'habillement, comme s'il s'agissait d'effets appartenant à la puissance détentrice.

- On se plaint généralement de ce que les cartes d'habillement soient mal tenues, avec des inscriptions au crayon, et corrigées sans que les prisonniers en soient témoins.

Hygiène et soins médicaux -
- Quelques remarques au sujet de l'hygiène ont déjà été faites au début de ce rapport. On signale que, d'une manière générale, l'eau manque dans la région de Teplitz. Les prisonniers ne peuvent se rendre dans un établissement de bains que tous les 15 jours ; comme plus de 100 prisonniers à la fois l'utilisent, les derniers venus n'ont que des douches froides.

- Beaucoup de prisonniers rencontrent des difficultés pour se rendre à la consultation médicale qui, à bien des endroits n'a lieu qu'une fois par semaine. Les chefs de détachements allemands opposeraient souvent à ce que les prisonniers s'y rendent. Ils décident eux-mêmes si un prisonnier doit consulter le médecin ou non ; ils utilisent pour cela un thermomètre ; un prisonnier de guerre n'ayant pas de température n'est pas considéré comme malade. Au détachement de Kosten, la visite n'a lieu qu'une fois par semaine, le mercredi ; si un homme tombe malade le jeudi et est incapable de travailler, il restera 5 jours sans voir le médecin et pour chaque absence au travail, on lui fait une retenue de RM 1.20 pour la nourriture et le logement. Des hommes ont été punis après avoir insisté pour se rendre à la visite médicale ; la punition a même été maintenue après qu'ils aient été reconnus malades.

Travail et solde -
- Les hommes travaillent en moyenne 10h. 1/2 à 12 h. par jour ; presque partout les dimanches sont jours de congé. On nous signale cependant un détachement, Settenz II/351, où 44 prisonniers français travaillent dans un mine 1h. 1/2 de plus par jour que le personnel civil ; ils sont généralement astreints au travail tous les dimanches matin alors que le personnel allemand a congé. Dans un autre détachement de travail à Kalkhofen 166 A/122, 19 prisonniers français travaillent comme forestiers et se plaignent de ce que l'entreprise ne leur verse leur salaire qu'avec 4 à 5 mois de retard.

Discipline -
- Les questions de discipline sont très discutées ; en effet depuis deux mois, à la suite de quelques évasions, et, comme nous l'apprend la "kommandantur", de deux cas où les sentinelles auraient été battues par les prisonniers, la discipline est devenue beaucoup plus sévère. Les hommes sont enfermés dans leur cantonnement dès qu'ils rentrent du travail. Le dimanche, 10% seulement des prisonniers peuvent sortir du cantonnement dans un rayon déterminé sans être accompagnés, alors que les autres n'ont droit qu'à une sortie de 2 h. par groupe sous la garde d'une sentinelle. Inutile de dire que la majorité des prisonniers ne tient pas à profiter de la possibilité de se promener en groupe le dimanche, étant donné que, d'une part, ils sont entièrement libres pour se rendre au travail pendant la semaine et que, d'autre part, certaines sentinelles profitent de cette sortie de dimanche pour leur faire faire des exercices de marche militaire.

- Plusieurs prisonniers ont été maltraités par des sentinelles ; au détachement Eschwald II (fabrique de fibres de bois), dans un détachement de mine à Maltheuern, au détachement de Settenz I/349.

- D'une façon générale, les punitions collectives paraissent être souvent appliquées ; les hommes de confiance nous déclarent que lorsqu'ils ont protesté contre ces punitions collectives en se basant sur la Convention de Genève, ont leur a répondu que c'était l'usage de procéder ainsi dans l'armée allemande.

Courrier -
- La distribution du courrier se fait une fois par semaine, en règle générale, et deux fois par semaine pour les détachements importants. De la sorte, une lettre qui arrive au camp un lundi n'est pas encore censurée lors de la distribution du mercredi suivant ; ainsi elle est distribuée avec 12 jours de retard. La censure des livres dure environ 2 mois 1/2. En revanche, tous les prisonniers sont satisfaits de la parfaite organisation du service des colis, qui arrivent très rapidement et régulièrement avec des pertes minimes. Pour les Belges, les lettres mettent un peu plus de temps à parvenir à destination que pour les Français.


--- La discussion avec les hommes de confiance fut suivie d'un entretien avec les autorités du stalag, qui montrèrent beaucoup de compréhension pour nos requêtes et qui nous donnèrent l'assurance que la plupart des réclamations formulées seraient étudiées avec bienveillance et les mesures nécessaires prises là où elles s'imposaient.

Conclusion -
- Depuis tout récemment la discipline est appliquée beaucoup plus sévèrement dans les détachements de prisonniers français ; en outre, l'état des vêtements est mauvais. Ces deux faits contribuent à démoraliser les prisonniers. Le transfert des prisonniers dans les rangs des travailleurs civils (environ 20% dans la région de Teplitz) sur la moitié duquel, personne ne paraît être très exactement informé crée également une certaine inquiétude parmi les prisonniers.

02 décembre 2010

Visite du camp par le CICR le 02 décembre 1940

   Le 02 décembre 1940, une délégation du CICR visite le camp principal du stalag IV C. Voici le rapport  (Mémorial de Caen avec le concours de Nathalie et André C.) :


Commandant du camp : major STOSSIER
Homme de confiance : sergent-chef SADRIN

   L'effectif total du camp est de :
- 18349 prisonniers de guerre français et de 30 belges.
- Au camp même ne se trouvent que 273 prisonniers ; tous les autres sont répartis dans 225 détachements de travail dont le plus grand groupe à, lui seul, 5800 hommes. A l'exception de 1000 prisonniers qui sont occupés à des travaux d'agriculture, tous les autres travaillent dans l'industrie, notamment dans les carrières de lignite.


Le camp :
- A été aménagé dans une ancienne fabrique récemment rénovée. L'éclairage est électrique et le chauffage central a été installé partout.

- Les dortoirs, qui peuvent loger une cinquantaine de prisonniers chacun, n'en abritent, en fait, qu'un nombre beaucoup plus restreint. Les couchettes, étagées sur 3 hauteurs, sont composées d'une paillasse et d'une couverture.

Nourriture :
- Les délégués ont goûté la nourriture et l'ont trouvée bonne et suffisante. Voir à ce sujet le menu ci-dessous  (copie en langue allemande jointe). Il est à noter que les prisonniers reçoivent des suppléments de nourriture qui sont proportionnés à la différence du travail qu'ils ont à fournir.

Menus du jeudi 21 au lundi 25 novembre 1940 

Habillement :
- Le camp dispose d'importantes réserves d'uniformes et de sous-vêtements. En revanche, les chaussures sont en mauvais état et il serait souhaitable qu'on leur en envoyât. A la fin de mois de novembre, les autorités du camp procédèrent à la distribution de souliers provenant de vieilles réserves.

- Un atelier, qui occupe 100 cordonniers et tailleurs a été mis sur pied.

Cantine :
- Des cantines ont été installées dans plusieurs détachements de travail, mais il n'y en a pas au camp même, car les prisonniers y sont trop peu nombreux. Toutefois, ces derniers ont la possibilité de faire acheter en ville, par les soldats de la garnison allemande, tout ce qu'ils désirent.

- Le cirage et 7 paquets de cigarettes "G.... " par mois sont distribués gratuitement par les autorités du camp.

- Une installation d'épouillement, qui fonctionne à la vapeur, a été aménagée au camp et dans les principaux détachements de travail. La vermine a presque totalement disparu.

- L'eau courante a été installée dans des locaux adjacents aux dortoirs. De plus, les prisonniers peuvent prendre une douche chaude par semaine.

L'infirmerie :
- Le camp ne possède qu'une infirmerie très petite où ne sont soignés que les malades très peu gravement atteints et les convalescents. Les cas les plus graves sont transférés au Lazaret (hôpital militaire) de Bilin que nos délégués n'ont pas visité et qui a été installé très récemment dans une grande villa. Ce lazaret, qui paraît être un modèle du genre, peut abriter 300 malades ; à la fin du mois de novembre, il n'en hébergeait qu'une centaine approximativement.

- Ont déjà été rapatriés : 250 prisonniers incapables de travailler ; 100 autres le seront prochainement.

- Quelques cas de scarlatine survinrent peu de temps après le passage de nos délégués. L'épidémie fut très rapidement enrayée.

Exercice du culte :
- Une quarantaine de prêtres-soldats sont répartis dans les divers détachements de travail et peuvent exercer librement leur activité. Ils collaborent également aux travaux de bureau.

- Une messe par semaine est dite au camp même.

Distractions intellectuelles :
- Les prisonniers ont à leur disposition un assez grand nombre de livres. Les autorités du camp ont acheté, il y a peu de temps, pour 4000 RM de livres de lecture et de délassement. Le service de distribution dans les détachements de travail fonctionne très bien.

- Les prisonniers d'un détachement de travail ont mis sur pied un orchestre complet dirigé par le directeur de l'orchestre de l'Opéra de Paris.

- Chaque dimanche, les prisonniers qui sont occupés dans les ateliers et les bureaux du camp peuvent faire une promenade dans la campagne, ce qu'ils paraissent apprécier beaucoup.

Discipline :
- Celle-ci paraît excellente et aucune plainte n'a été formulée à cet égard. Le commandant assura qu'il était très satisfait de la conduite des prisonniers et qu'il avait décidé de les récompenser pour la fête de Noël.

Solde :
- Les prisonniers qui sont occupés dans les détachements de travail reçoivent leur solde réglementaire. Ceux qui travaillent dans le camp même touchent 60 Pf par jour.

Correspondance :
- Les services postaux fonctionnent des plus normalement. Les paquets et les lettres sont distribués au plus tard le lendemain de leur arrivée. Les prisonniers peuvent écrire 2 lettres et 2 cartes par mois. Ils ont presque tous reçu des nouvelles de leur famille. Tous ont rempli la carte d'avis de capture.

- Quarante censeurs sont utilisés dans les bureaux.

- De très nombreux colis (2 wagons) ont été envoyés par la Croix-Rouge française de Paris ; ils contenaient des vivres, des vêtements chauds et du pain. En outre, de nombreux paquets provenant pour la plupart de Vichy et contenant principalement des étoffes et des sous-vêtements sont reçus tous les jours. Ces envois sont faits au nom du maréchal Pétain.

Assurance :
- Toute entreprise individuelle qui emploie des prisonniers est tenue de les assurer contre les accidents, au même taux que les ouvriers allemands. Les indemnités pour incapacité de travail et les rentes pour invalidité sont payées régulièrement et continueront à l'être lorsque le prisonnier sera rentré dans son pays.

Requêtes : 
- Les prisonniers n'ont pas de requêtes à présenter ; ils seraient heureux, toutefois, qu'une cantine soit aménagée dans le camp même. Des ballons de football et des jeux seraient reçu avec satisfaction. Le commandant du camp d'ailleurs est disposer à les acheter avec l'argent de la caisse.

- Nos délégués ont relevé qu'il serait urgent d'envoyer aux prisonniers de ce camp un certain nombre de bonnes paires de chaussures ainsi que de nombreuses paires de gants de travail, articles qu'il n'est pas possible de se procurer sur place.

Conclusions :
- Nos délégués ont relevé l'excellente organisation de ce camp ainsi que le bel esprit qui y règne. 

01 décembre 2010

Bronislaw PULRULCZYK / Les Étrangers du stalag IV C

   Dans l'un des messages de ce blog il est noté qu'en 1943 plus de 4500 PG du IV C étaient des étrangers ;
Bronislaw PULRULCZYK était l'un de ces malheureux.



   De nationalité Polonaise, il est arrivé en France en 1938. A la déclaration de guerre il est incorporé dans l'armée Polonaise en
France (reformée à Coëtquidan en novembre 1939)

   En 1940, vers le 14 juin, combattant dans l'Est de la France, il est fait prisonnier et envoyé en Allemagne et plus précisément au Stalag IV C. Durant sa détention, il travaillera dans une ferme.

   Jamais il n'a parlé de cette période à ses proches !

   Aujourd'hui, son fils recherche tous renseignements sur son père, ses compatriotes, la ferme dans les Sudètes...

Document et récit : Stanislas Pulrulczyk

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Organigramme du camp en 1943

Un document établi lors d'une visite (sans autre précision : CICR ?) le 09 octobre 1943  nous précise l'organigramme du Stalag IV C à cette date :

I - Personnalités allemandes :
  • commandant du camp : colonel LORENZ
  • adjoint : major JAEKEL
  • abwehr : capitaine JAEKEL
  • betreuung : sonderführer ZIERVOGEL
II - Effectif  : 

21 - Environ 20.000 PG (le 15 juillet 1944 l'effectif est de 14.545 hommes) au total dont :
  • 16.500 français
  • 4.500 étrangers
22 - Effectif du camp central (à Wistritz) : 
  • français : 150
  • étrangers : 40

III - Camp central :
  • homme de confiance : André LEFÈVRE, sergent, matricule 12100, Paris 16 ;
  • adjoint : Élie-Jean PASCAUD, 2ème classe, mle 34288, Paris 4 ; 
  • secrétaires : Marcel GLAIZE, brigadier, mle 27900, Clermont-Ferrand et André LAGRANGE, mle 11288, Mont-Saint-Aignan ;
  • chef de camp : Jean GOZE, mle 5964, faculté de médecine, Lyon ;
  • interprète : Jean BONNARD, mle 54563, Orléans ;
  • Croix-Rouge "vivres" et "vêtements" : Jean LE HARS, mle 1239, Scaër ;
  • université : René MARTIN, mle 8659, maître des requêtes au Conseil d'État, Paris
  • orchestre : en suspens ;
  • théâtre : en suspens ;
  • sports : en suspens ;
  • journal : Charles VERGEREAU, mle 49056, Légé ;
  • œuvre d'assistance : Caisse de secours mutuels du Stalag IV C ;
  • aumônier catholique (depuis fin 1942) : Charles LANCARO, mle 54557, St Jean-le-Vieux ;
  • aumônier protestant : néant
IV - Districts et hommes de  confiance :
  • Aussig : Raymond LEPERT, mle 3236, Paris 15 ;
  • Bilin : André PUGINIER, mle 50049, Castenault-de-Monmirail ;
  • Bohm-Leipa : Raymond HERAIL, mle 69078 ;
  • Brüx-Hydrierwerk : Georges ONDEL, mle 1746, Courbevoie ;
  • Komotau : Guy DEGUILHEN, mle 52215, St Yrieix ;
  • Niedergeorgenthal : Henri COSTE, mle 57268, Montreuil-sur-Mer ;
  • Oberleutensdorf : ... BOULOUK-BACHI, mle 52268, Paris 15 ;
  • Reichenberg : Gérard GUÉRAND, mle 34462, Arras ;
  • Teplitz : Robert LESTABLE, mle 54355, Paris .. ;
  • Tetschen : Henri LE LAY, mle 3597, Le Lude.
Sources : dossier Stalag IV C (Archives Nationales)

Officiers au stalag IV C

Les prisonniers de guerre officiers étaient placés dans des Oflags et l'oflag IV C était à Colditz. Or, sur deux documents établis en 1944 et début 1945 au stalag IV C, quatorze noms d'officiers y figurent. Ils sont notés comme "docteurs" "médecins" et "dentistes" sans précision individuelle pour la majorité.

  • BLANCHARD Marius, capitaine, 9025/IV C Brüx kommando, Bordeaux (Gironde) ;
  • CAUSSE Robert, sous-lieutenant, 10532/IV C, Toulouse (Haute-Garonne) ;
  • DUPUY Francis, lieutenant, 733/oflag VIII A, Aix-les-Bains (Savoie) ;
  • FAVIER Marcel, lieutenant, 9026/IV C, Arinthod (Jura) ;
  • GALANT Antonio, sous-lieutenant, 9028/IV C, Tlemcen (Algérie) ;
  • GOMER Maurice, sous-lieutenant, 10536/IV C, Pau ;
  • GONTIER Pierre, lieutenant, 9027/IV C, Toulouse (Haute-Garonne) ;
  • MADRANGES Maurice, capitaine, 96320/IV B, Brive (Corrèze) ;
  • MARIE Maurice, sous-lieutenant, 9024/IV C, Paris 15 ;
  • MOULINIER Edmond, lieutenant, 20001/III D, Paris 5 ;
  • NIÉGO ...., ...., médecin auxiliaire, ..../.... Brüx kommando ;
  • ROPARS Auguste, lieutenant, ... en kommando, Poullaouen (Finistère) ;
  • VALDEYRON René, capitaine, 9022/IV C, affecté au service des PG hollandais en kommando, Aix-les-Bains (Savoie) ;
  • VERDIER Georges, sous-lieutenant, 10431/IV C, dentiste en kommando, Nancy (Meurthe-et-Moselle). 
Ces officiers devaient tous être employés au service de santé du camp ou dans les kommando (sans précision). Dans chaque stalag c'était ainsi et ces médecins français étaient placés sous les ordres des médecins allemands qui restaient "maîtres" des décisions médicales.

Le 27 juillet 1942, lors de la réorganisation des cadres français du IV C, le président du bureau est : 
  • FREY ..., capitaine (un document publié début 1945 nous indique que le capitaine "FRAY" était interprète et homme de confiance au service médical de l'hôpital de Bilin qui disposait de 500 lits).


Sources : dossier Stalag IV C  (Archives Nationales) / mise à jour du 21/12/2010