30 mars 2011

Une lettre de France ...

Chanson interprétée par Jean Lumière évoquant le sort de près de 2 millions de prisonniers français dans les stalags allemands (paroles et musique de Tristan et Eliane Richepin). 



 
Oui c'est bien moi ce matricule
Prisonnier "X" numéro "tant"
Merci mon vieux je suis content
Ça peut paraître ridicule
Cette lettre je l'attendais
Comme un cadeau de la Madone
Où du bon Dieu quand il nous donne
Le goût du ciel qu'on espérait

Ce n'est qu'une lettre de toi

Une lettre sans importance
Quelques mots redits cent fois
Je t'attends surtout ne prends pas froid 
Des mots sans conséquences

Ce n'est qu'une lettre de toi

Tu dis que les enfants sont sages
Que Pierre vient d'avoir deux ans
Qu'il est follement amusant
A voir avaler son potage

Je le vois encore à deux mois
Frisé pas plus haut qu'une pomme
Deux ans déjà, mais c'est un homme
Crois-tu qu'il me reconnaîtra ?

Vois tu cette lettre de toi
Cette lettre sans importance
Je voudrais s'il la revoit
Dans vingt ans qu'il comprenne pourquoi
J'ignore son enfance
Sinon par ces lettres de toi

Je retrouve au fond de ces lignes
L'odeur de l'herbe de nos champs
Je revois le soleil couchant
Illuminant la vieille vigne
Et ce papier qui me revient
Gravé, marqué de ton empreinte
Garde en lui le goût de l'étreinte
De tes bras frêles mêlés aux miens

Ce n'est qu'une lettre de toi

Une lettre sans importance
Mais le cœur qui me l'envoie
Est un cœur qui ne bat que pour moi
C'est un baiser de France

Ce n'est qu'une lettre de toi