15 février 2011

Monographie

   Monographie du Stalag IV C publiée le 31 août 1943 à Lyon par le Secrétariat à la Défense, 5ème bureau de la Direction du Service des Prisonniers de Guerre (sources : Archives Nationales par Fabrice B. pour le groupe "Stalag" de Yahoo et documents provenant du dossier stalag IV C - A.N.)  :

Emplacement :

   Au sud de Dresde, en Saxe, sur la frontière de l'ancienne Tchécoslovaquie, se dresse le massif de l'Erz Gebirge (les Monts Métallifères), massif élevé (1240 m) et boisé, aux vallées profondes. Celle de l'Elbe, fournit une voie de passage de premier ordre de la Saxe vers Prague. C'est dans cette région industrialisée depuis longtemps grâce aux mines de lignite, que vivent les prisonniers du stalag IV C. Le camp principal se trouve à Wistritz, près de Teplitz, à 45 km au sud de Dresde.

Casernement :
   Les hommes du camp, peu nombreux, il est vrai, sont logés dans une ancienne fabrique de porcelaine désaffectée, en plein centre de la ville : 3 grandes salles dont une par étage. Ce sont des pièces très vastes, très claires puisque la lumière entre de 3 côtés par les fenêtres. Le chauffage central y est installé. Le soir la lumière électrique reste éclairée jusqu'à 22 heures.

Alimentation :
   Ce sont des prisonniers français qui préparent la cuisine. Le gouvernement français a fourni au stalag 7 wagons de vivres pour le mois d'avril 1943. Si bien que le total des envois collectifs atteint le chiffre suivant :
  • vivres : 942.400 kg
  • tabacs et cigarettes : 50.025 kg
  • effets d'habillement : 182.110 pièces.
   Tous ces envois sont contrôlés à l'arrivée par l'homme de confiance qui les répartit entre les divers détachements et les fait distribuer par le camion à essence fourni, lui aussi, par le Gouvernement français.

Correspondance et colis :
- Chaque prisonnier reçoit 2 cartes, 2 lettres et 3 étiquettes par mois. La correspondance met à peu près 26 jours pour arriver de France. Les colis arrivent régulièrement au bout de 3 semaines en général.

Emploi du temps :
   227 hommes seulement, sur un total de 23155, habitent le camp central. Tous les autres sont employés dans les kommandos et travaillent dans l'industrie, des verreries, des usines de tramway etc. Ils effectuent des travaux de terrassement. A Brüx, un grand détachement de 8000 hommes est employé à la construction d'une usine.

Activité intellectuelle :
   Le camp dispose d'une bibliothèque assez bien fournie qui expédie chaque mois la plus grande partie de ses livres aux détachements.
   Une troupe de théâtre et un orchestre organisent des représentations. Beaucoup de gros détachements ont, eux aussi, leur  section artistique particulière.
   Les prisonniers de guerre de Wistritz n'ont pas de terrain de sports proche puisqu'ils logent dans la ville.
   Les cours et conférences sont peu nombreux au stalag en raison du petit effectif du camp central.
   Un aumônier dit la messe tous les dimanches et des prêtres ont le droit de circuler entre les détachements. 
   Le camp publie deux journaux dont l'un est français et porte le nom de "Reflets". L'homme de confiance y publie ses communiqués. On y trouve les grandes nouvelles de la vie intérieure du stalag.
   Le Gouvernement français a envoyé à la date du 15 juillet 1943 : 171 kg de papier duplicateur ; 75,8 kg de papier machine ; 9880 cahiers.

Soins médicaux :
   Au camp, les hommes ont droit aux douches tous les jours. L'infirmerie est établie dans une baraque construite  à 50 mètres de l'usine dans une petite dépendance. Elle abrite 48 lits. A côté se trouvent une salle de pansement, une salle de traitement. Les cas graves sont envoyés à Bilinen, à l'hôpital civil d'Aussig.
   L'infirmerie, bien organisée, dispose d'un matériel suffisant. Dans une petite cuisine, un Français, cuisinier professionnel, prépare pour les malades les régimes spéciaux qui accélèrent la guérison.

Visites de délégués :
   Les délégués du Comité International de la Croix-Rouge, du Service Diplomatique des Prisonniers de Guerre ont visité  le stalag. 

08 février 2011

Chanson de prisonniers

   L'auteur des paroles ci-dessous n'est pas connu mais cette chanson fut reprise dans de nombreux stalags et bien sûr au IV C.



Le chant par Michel Dens
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 Ils l'ont dans l'cul


Un jour un homme se mit en tête
De vouloir être le Bon Dieu
Mais dans le ciel les anges rouspètent 
Et avertissent le Roi des Cieux
Se penchant d'un air vénérable,
Il dit en voyant l'avorton :
"Je punirai ce misérable
En lui jouant un tour de cochon"
Et dans le grand silence
Il prononce sa sentence
En donnant le signal
De ce chant triomphant

Refrain
Dans l'cul, dans l'cul
Il auront la victoire
Ils ont perdu
Tout'espérance de gloire
Ils sont foutus
Et le mond' dans l'allégresse
Se répète avec ivresse
"Ils l'ont dans l'cul, dans l'cul"

Ce chant traversa les nuages
Il s'infiltra dans les cerveaux
Des terriens qui perdaient courage
Se réfugièr'nt dans le Très Haut.
Alors sensibles à leurs prières,
Les ang's se mirent à genoux,
Et demandèrent à Dieu le Père
De donner la victoir' pour nous.
Jéhovah dit en souriant
"Accordé mes enfants"
Et les cieux entonnèrent
En choeur avec la Terre

Refrain

Pourtant un coin de la planète
Était resté silencieux
L'Bon Dieu vit en baissant la tête
Un tas de prisonniers soucieux.
C'est alors qu'il dit à Saint-Pierre :
"Tu vas descendre avec tes clefs.
Pendant que j'arrêterai la guerre
Tu leur rendras la liberté.
Mais avant de partir
Fais-leur donc parvenir
Pour leur donner confiance
Cet hymne d'espérance"

Refrain

                            Anonyme