30 décembre 2014

Vœux 1945


("Reflets", journal du IV C - collection personnelle)

Meilleurs vœux
de bonheur et de santé à toutes et à tous 



28 décembre 2014

Échange de voeux pour 1945

   En cette fin d'année 1944, les hommes de confiance échangent leurs voeux et forment espoir que l'année nouvelle sera celle de la Libération ...

   Des lettres similaires à celles reproduites ci-dessous seront échangées entre tous les Stalags IV (sources : dossier stalag IV C - Archives Nationales).

Pierre HUBY à Élie PASCAUD
Élie PASCAUD à Pierre HUBY

17 décembre 2014

La faim !

La faim !


   Les prisonniers de guerre ont tous souffert de la faim à un moment ou à un autre de leur captivité et, bien sûr, il ne l'écrivait pas à leur famille pour ne pas la rendre plus soucieuse...



   Ce creux de l'estomac vide ils le connaissent déjà dès les premiers jours de leur capture mais également lors de leur transfert en Allemagne. Puis ce fut, à nouveau, en 1943 puis de l'été 44 jusqu'en mai 45 car l'étau se resserrait sur les nazis.

   Voici un exemple de repas :

matin : un quart de litre d'eau chaude aromatisée par des plantes sauvages ou des branches de sapin ;
midi : soupe à base d'orge, patates... non épluchées et de qualité médiocre, betteraves ou rutabagas, choucroute (simplement le chou !) ;
soir :  morceau de pain noir (150 à 200 grammes...) avec un peu de margarine, de la charcuterie ou de la confiture de betterave.


   Alors que le soldat allemand dispose de 46 grammes de viande par jour, le P.G. français reçoit... 8 grammes. Même chose pour  le pain : 150 grammes contre 350 g pour l'Allemand (rapport Scapini sur le stalag X A mais valable, semble-t-il, pour beaucoup de camps).



Il y a donc une insuffisance de calories (moins de 2000) avec cette sous-alimentation alors que le P.G. est astreint chaque jour à un travail pénible et long...



Un rapport du CICR note qu'au début de l'année 1945 la ration du prisonnier français est de 1530 calories...



   On a dû se battre pour un bout de pain ... ou "fait" les poubelles, comme ici durant l'hiver 41-42 aux abords du camp de Brüx.


Sources : archives Pascaud

09 décembre 2014

La boxe ...


Affiche d'un gala donné en 1943


La boxe au IV C



 Des galas de boxe étaient organisés dans les stalags et notamment dans les "gros" kommandos. Les matchs étaient disputés par des P.G. ayant déjà pratiqué ce sport mais d'autres captifs "s'essayaient" également à cette discipline. Les rencontres avaient aussi pour but de distraire les prisonniers et ... leurs geôliers !


      Charles PATOZ décrit l'atmosphère exaltée et passionnée des matchs au sein du camp 17/18 de "Brüx-Hydrierwerk" :
Gala du 22/08/1944 entre Teplitz et Brüx



" Dans cette salle, que de souvenirs depuis trois ans ! Tout un passé : ALONSO, BEAUCHANT, BRAMAI, MARMET ... Le présent s'appelle VETESSE, LAMBERT, JACQUEMINET. Déjà lointaine, la facilité de SANDRÈS ... Ce qui compte aujourd'hui, c'est la puissance de GIRAUD, la science de  SEVESTRE, les k.o. dramatiques de CORDEAU. 
Gala du 22/08/1944 entre Teplitz et Brüx

En entrant, nous retrouvons immédiatement quelque chose de l'atmosphère de la Mutualité et du Central. C'est un vertige de lumière crue, des hurlements, des senteurs fortes. Impossible de circuler. La foule est partout. Sur les tabourets, sur les tables, même au bord du ring. La resquille a donné à fond. Les consignes du service d'ordre se canalisent en rumeurs sourdes qui alternent avec des éclats bruyants. La fumée des pipes enveloppe déjà le haut de la salle d'un nuage épais. A leur tréteau, le maestro et sa bande se déchaînent comme Jack Hylton. Le cri aigre des chasseurs de primes troue la symphonie du Hott. Mais le rythme du jazz l'emporte sur les clameurs. Les saxos ont retrouvé les accents de Haarlem, le public vibre à l'unisson. Tout à l'heure, sur le cercle enchanté, on va s'affronter entre hommes. A l'avance la foule en manifeste une joie âpre et brutale. Chacun  joue les costauds. Les gars de l'organisation doivent y aller de l'épaule. Le moindre froissement amène sur les visages un rictus de colère qui s'accompagne d'un défi. C'est le triomphe de la force. Par contraste, on se prend à chercher les comédiennes platinées qui viennent, aux premières loges, humer l'odeur du mâle. L'orchestre se tait. Entre spectateurs on discute le coup. Tout le monde s'y connait, mais les nez écrasés, les oreilles en choux-fleurs apparaissent en augures. C'est à la fois le paddock, la réunion fédérale, la bourse des matches, les couloirs du Palais des Sports, les populaires de Wagram. Faisceau de lignes blanches, le ring s'érige sous la lueur aveuglante des lampadaires. A chaque instant un soigneur en franchit les cordages. Cette simple escalade semble devoir conférer, à ceux qui en sont dignes, des quartiers de noblesse... Privilèges du ring ! Aux angles, deux boxeurs, propres et gominés, se dévisagent, un peu pâles devant  l'imminence de la sanglante confrontation. Dans son coin, impassible, l'arbitre attend. En tenue civile, le speaker fait les présentations dans un inénarrable mélange de gouaille et de grandiloquence. Les préparatifs s'achèvent. L'arbitre appelle les deux adversaires. Dans la salle, les globes s'éteignent. Autour du ring, la lumière, tamisée, devient plus douce. Un long frémissement, quelques rires énervés, puis la foule, instinctivement observe le silence. Un coup de gong. L'instant devient pathétique ...
"Première reprise ! crie le speaker"

Reprise de la publication du 1er février 2014 de François Léger pour le groupe  "Stalags IV" de Facebook.
Photos : archives Pascaud