Après un "voyage" de plusieurs jours le prisonnier arrive sur le territoire du Reich...
Sa "réception" a bien été organisée car c'est presque immédiatement qu'il est pris en charge par l'administration de la Wehrmacht.
Il subit une fouille complète et abandonne même ses quelques sous... Ses maigres bagages et objets personnels - briquet, montre, bijoux - sont confisqués.
Fernand Babarit le jour de son immatriculation (collection Claude Babarit) |
Vient ensuite l'épouillage des vêtements et du corps badigeonné avec un produit spécial ; ses poils et cheveux sont rasés, il est douché collectivement et attend, nu, ses vêtements qui lui seront remis après les formalités. Le P.G. n'est soumis à aucun examen médical !
Puis c'est l'immatriculation pour devenir un "Krigsgefangener", un K.G.
Chaque K.G. se voit affecter un numéro matricule (sauf ceux déjà immatriculés en Frontstalag) et sera photographié - de face - avec ce numéro inscrit sur une ardoise tenue à hauteur de la poitrine. Le numéro est aussi gravé sur une plaque de métal qu'il portera autour du cou - ou sur lui - durant toute sa captivité et qu'il devra présenter à toute réquisition.
Plaque du P.G. Joseph PINÇON immatriculé au frontstalag 133 de Rennes (collection personnelle) |
Il gardera ce numéro et restera attaché au camp où il a été immatriculé quels que soient ses changements d'affectations ultérieurs.
Ainsi, plus de nom ! Par exemple, le K.G. Joseph PINÇON, n° 11266 ne sera appelé ni par son nom ni par son numéro. Il sera désigné par le mot "du" (toi). Devenu anonyme, il devient un "stücke" (une pièce, une unité).
Tous les renseignements d'état-civil sont notés sur une fiche signalétique et ses empreintes digitales sont prises. Il doit y indiquer sa religion, ainsi les juifs sont répertoriés à part... Mais sont également classées à part les fiches des Bretons et des Corses. Quant aux P.G. originaires d'Afrique du Nord, de la Réunion, d'Afrique Noire ou des Antilles, il seront renvoyés en France dans les Frontstalags.
Carte de capture - verso. (collection personnelle) |
De son côté le P.G. remplira une fiche cartonnée dite "carte de capture" qui sera transmise à la Croix-Rouge.
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A Genève, au siège du C.I.C.R. les fiches sont triées puis l'organisme humanitaire signale à la famille le lieu de captivité du soldat prisonnier.
Tri des cartes de capture au siège de la Croix-Rouge (L'illustration n° 5058 du 10.02.1940) |
sources : "La Captivité" Yves Durand - éditions F.N.C.P.G. 1980
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