Au camp 17/18, district de travail de Brüx-Hydrierwerk qui "hébergeait" l'important kommando 459 et différents B.A.B., il y avait un journal mural nommé "Entre-Nous..." qui se trouvait à côté de la bibliothèque.
Jean GOUROT, assis, et le relieur et bibliothécaire-adjoint Joseph FONTENEAU |
Jean GOUROT, le bibliothécaire écrit : " L'antichambre de la bibliothèque a aussi ses habitués. L'antichambre, je veux dire : le journal mural "Entre Nous...". Pareil en cela à des confrères plus illustres, il a des périodes de hautes et basses eaux. Certains jours, il est en veilleuse, réduit à quelques maigres papiers et tout à coup c'est l'abondance ! Le service d'affichage ne sait plus où donner de la tête, où trouver de la place ! Caricatures, textes, réponses à ces réponses s'affrontent dans une pittoresque bigarrure. Tel artiste, hérissé, déchaîné, débraillé, explosif et tout fou, plusieurs fois dans une journée, nous dit triomphalement "encore un petit dessin" et il déroule sous nos yeux ravis et effrayés un vaste rouleau que nous nous demandons où caser. A peine nous a-t-il quitté que s'en vient, porteur d'un autre dessin, son rival et ami, à la haute taille, au vaste front ; plus mesuré mais non moins riche en idées, il sait être gentiment cruel. A combien de controverses, de querelles sur les Beaux-Arts, sur les traditions académiques et le renouveau "Zazou" les colonnes d' "Entre Nous" s'ouvriront encore ? "
Paul PATTIER donnera quelques repères sur ce journal mural :
Où par le verbe et par l'image,
Peintres et polémistes se livrèrent à de virulentes attaques ;
Où les Zazous , par exemple, et les Cocomacaques
Prolongèrent leurs polémiques,
Leurs polémiques épiques ;
Où DAVESNE nous donnait de littéraires et substantifiques critiques ;
Où nous goûtions l'originalité des poésie de GABÉ ;
Où le camp A, il faut l'avouer, se montrait, littéralement parlant, supérieur au camp B.
Où MERLE et COTTEL, entre autres, se livrèrent à des débauches de verve,
Parce que, après tout, les artistes il faut bien que ça serve !
Où PATOZ, enfin, classa périodiquement de fort ressemblantes gueules."
Charles PATOZ "croqué" par Jean-Louis MERLE dit "El Zazou" |
D'après les recherches et la documentation de François Léger.
Photos et dessins : archives Pascaud
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