Les "docteurs" ayant exercé au Stalag
ou dans les Kommando
Les médecins, dentistes, pharmaciens sont, une fois libérés de leurs obligations militaires, placés en général sous le statut d'officiers de réserve. Devenus prisonniers de guerre, leur place est donc normalement en Oflag, avec les officiers de carrière...
Néanmoins, les Stalag et leurs Kommando ont besoin de ces personnels soignants pour exercer dans les Lazarett (hôpitaux) et Revier (infirmerie).
Au IV C, comme partout, il y a donc un certain nombre de "docteurs" que l'on peut répartir en plusieurs "catégories" :
- les médecins officiers de carrière ;
- les médecins officiers de réserve ;
- de rares médecins sous-officiers supérieurs (adjudant-chef ou adjudant) de carrière ou de réserve ;
- les étudiants en médecine (à quatre inscriptions validées et présents aux Armées depuis au moins une année) qui sont appelés médecins auxiliaires ;
- les "autres", étudiants en médecine...
Médecins, prisonniers de guerre
En 1943, les "docteurs" bénéficient de la Relève, comme certaines autres "catégories" de prisonniers de guerre.
Les médecins "releveurs"
"Ils étaient animés, nous dit Pascaud, par le désir, soit de soigner et d'assister leurs compatriotes captifs, soit - plus prosaïquement - d'échapper au S.T.O.
Pour leur donner plus d'importance, plus de "poids" auprès des militaires allemands, le Gouvernement français accorda d'office le grade de sous-lieutenant aux plus jeunes, lesquels allaient effectivement revêtir l'uniforme militaire pour la première fois en partant pour l'Allemagne.
Détail important : contrairement aux promesses formelles qui leur avaient été faites par les services allemands de France, avant leur départ, d'avoir le droit de revêtir un costume civil (en dehors des heures de travail ou de présence), d'avoir des rapports normaux avec la population civile, de coucher en ville et d'aller librement au restaurant, au cinéma ou au spectacle, les médecins releveurs durent impérativement s'intégrer dans la masse des P.G. français et subir le même sort que ceux-ci, dans les mêmes conditions que les médecins prisonniers qu'ils étaient venus remplacer..."
Comme leurs prédécesseurs, les médecins releveurs ont reçu une immatriculation de P.G. enregistrée, pour la majorité, au Stalag IV C.
BLANCHARD Marius, 9025/IV C, ° 1913 Ars-en-Ré (Charente-Maritime), médecin ... capitaine, à l'infirmerie de Brüx-Hydrierwerk (avait un frère P.G. dans le district de Reichenberg) ;
CAUSSE Robert, 10532/IV C, ° 1920 Les Sables-d'Olonne (Vendée), médecin sous-lieutenant, à Brüx-Hydrierwerk en octobre 1943 puis à l'infirmerie de Wilsdorf jusqu'à la mi-mai 1944 et enfin à Johnsdorf ;
FAVIER Marcel, 9026/IV C, ° 1916 Arinthod (Jura), médecin lieutenant ou capitaine ?, infirmerie de Brüx-Reichsbahn jusqu'au 15 oct. 1943 (IMPOSSIBLE) ??? puis à Schönlinde et enfin à Brüx-Hydrierwerk ;
FOSSE Jean-Louis, au Camp 27 (B.A.B.) ?,
GALANT Antoine, 9028/IV C, ° 1921 Pontoise (Val-d'Oise), médecin sous-lieutenant, infirmerie de Johnsdorf en octobre 1943, à Triebschitz en août ou sept. 1944, à Wilsdorf à partir de la fin 44. Devait être adjoint de Madranges.
GOMER Maurice, 10536/IV C, ° 1920 Pau (Pyrénées-Atlantiques), médecin sous-lieutenant, à l'infirmerie des B.A.B. du Camp 27 en août 1944, puis au Lazarett de Bilin ;
GONTIER Pierre, 9027/IV C, ° 1918 Rodez (Aveyron), médecin lieutenant, à l'infirmerie de Hertine d'oct. 1943 à août 1944. Serait mort en Indochine !
MADRANGES Maurice, 96320/IV B, ° 1911 Versailles (Yvelines), chirurgien, capitaine de carrière, à l'infirmerie de Pokau d'oct. 1943 à mars 1944, puis à Wilsdorf, peut-être au Lazarett de Bilin ;
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Maurice MADRANGES |
MARIE Maurice, 9024/IV C, ° 1922 Paris 15, sous-lieutenant, dentiste, station dentaire de Düx en sept. 1943 ;
MOULINIER Edmond-Jean, 20001/III D et 89355/III B, ° 1908 Nantes (Loire-Atlantique), médecin ...... à l'infirmerie de Johnsdorf, à Brüx-Hydrierwerk en déc. 1944 ;
PELLEGRINI Jean, 9030/IV C, médecin ........ affecté au B.A.B. 11 du Camp 27 qui a quitté les Sudètes fin 1943 ou début 44 ;
ROPARS Auguste, 9020/IV C, ° 1918 Plouguer (Carhaix-Plouguer - Finistère), médecin lieutenant, militaire de carrière. De la fin 1943 à la libération il a toujours été à l'infirmerie de Wistritz. Est devenu médecin-chef français du Stalag. Est resté à son poste, bénévolement, jusqu'en juillet 1945 ;
RUELLAN Yves, 9023/IV C, ° 1914 Guingamp (Côtes-d'Armor), médecin lieutenant, à l'infirmerie de Schönlinde, puis à Brüx-Reichsbahn et peut-être Triebschitz. Rapatrié comme grand malade, fin 1944 ;
VALDEYRON René, 9022/IV C, ° 1909 Montpeyroux (Hérault), médecin, capitaine de carrière, à l'infirmerie de Wilsdorf (remplace le Dr Parent) de juillet décembre 1943, puis Brüx-Hydrierwerk jusqu'en mars 1944, Aussig-Pokau de mars à sept. 44, Komotau de sept. 44 à janvier 1945, et enfin à la Brüx-Reichsnahn ;
VERDIER Georges, 10431/IV C, ° 1920 Joinville (Haute-Marne), médecin sous-lieutenant, dentiste, station dentaire de Wistritz jusqu'à la libération ;
Sur l'ensemble des camps ont participé à la Relève :
Médecins d'active :
- Médecins du Service de Santé, Armée de Terre....... 298
- Élèves de l'École du Centre de Santé......................... 64
- Médecins des Troupes coloniales............................... 43
- Médecins de la Marine................................................ 25
- Élèves de l'École du Service de Santé de la Marine... 20
- Médecins de l'Armée de l'Air.......................................12
Total .................................... 462
Médecins de réserve :
- Médecins requis.............................. 39
- Médecins volontaires...................... 10
- Étudiants en médecine requis......... 66
- Étudiants en médecine volontaires... 3
Total ..............118
- Pharmaciens d'active........ 4
- Pharmaciens requis.......... 6
- Pharmaciens volontaires.. 4
Total...........14
- Chirurgiens dentistes requis........ 53
- Chirurgiens dentiste volontaires... 1
- Étudiants en art dentaire............. 36
Total............ 90
Sources :
-
"Les médecins de la relève", article des Échos du IV C, n° 4, mai 1947
- Feuillets manuscrits d'Élie-Jean Pascaud
- Dépouillement de Meldungen au S.H.D. Caen, cote 22P215 à 22P217
[1] Rawa-Ruska, camp de représailles, Éditions Oris, Marseille, 1945
Cet article sera complété au fur et à mesure du recueil de nouveaux éléments.
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