Organisation du service de santé au Stalag
Au cours de cinq années de captivité, les services médicaux du Stalag IV C ont vu passer près d'une cinquantaine de médecins français (généralistes, chirurgiens, dentistes etc. dont les listes suivront dans un prochain article).
Les médecins étaient répartis dans les lazarett, infirmeries et les deux stations dentaires.
Hôpitaux :- Bilin : 500 lits (pour toutes les nationalités) ;
- Schönlinde : 100 lits.
Dans certains cas des prisonniers étaient également transférés vers le lazarett d'Elsterhorst (Oflag IV D).
Infirmeries :
- Aussig-Pokau : 100 lits ;
- Böhmisch Leipa : 100 lits ;
- Brüx (Reichsbahn et Hydrierwerk) : 100 lits ;
- Dux (station dentaire) ;
- Hertine : ?
- Johnsdorf : ?
- Komotau : 100 lits ;
- Oberleutensdorf (B.A.B. camp 27) : ?
- Reichenberg : 100 lits ;
- Triebschitz : ?
- Wilsdorf : 100 lits ;
- Wistritz : 100 lits.
- Wistritz (station dentaire).
Jean DUBUT, debout au centre, au lazarett de Bilin (col. Claude Dubut) |
Ceux qui passèrent au lazarett de Bilin dépendaient directement du médecin chef allemand du lazarett, le major (commandant) Preis et travaillaient en collaboration, au moins théorique, avec d'autres médecins, prisonniers de guerre, d'autres nationalités dont des anglais mais surtout des Serbes.
Ceux qui étaient affectés aux infirmeries étaient, en principe, maîtres de leurs décisions médicales ; sur le plan militaire ils étaient, naturellement, sous la dépendance de sentinelles allemandes chargées de la discipline de l'infirmerie et de la garde des prisonniers de guerre. Mais ils étaient surtout placés sous l'autorité du médecin chef allemand du Stalag IV C, le major Stelzig - stationné à la Kommandantur de Wistritz - lequel effectuait des visites de contrôle, plus ou moins rapprochées, dans les dites infirmeries, visites "surprises" et donc particulièrement redoutées, surtout par les "resquilleurs" qui, avec la complicité des médecins français et pour des motifs très spéciaux, réussissaient à prendre - à tour de rôle - quelques jours de repos... Repos souvent brutalement interrompu par l'intervention du major Stelzig qui ne se laissait pas facilement berner.
Mais toutes les infirmeries n'avaient pas la même organisation : certaines n'avaient pas de médecin prisonnier de guerre et se trouvaient directement sous la tutelle d'un médecin allemand chargé, non plus du contrôle, mais de soins eux-mêmes ; d'autres avaient bien selon leur importance un ou plusieurs médecins P.G. mais pas forcément français ou pas tous français.
Personnel médical de l'infirmerie d'Aussig-Pokau en 1942 (col. L.P.-D.) |
Les médecins français n'étaient pas forcément affectés à demeure à leur infirmerie. Il était fréquent qu'ils soient mutés de l'une à l'autre, suivant les décisions prises par le major Stelzig.
Les premiers médecins français étaient des médecins Prisonniers de guerre. En application de conventions spéciales intervenues entre la France et l'Allemagne, dans le cadre de l'opération dite de "La relève", tous firent l'objet d'une mesure de rapatriement fin 1943. Ils furent remplacés par d'autres médecins français venus de France dits "médecins releveurs", tous étaient volontaires et composés de médecins officiers, de jeunes médecins et même d'étudiants en médecine ayant déjà un nombre de certificats ou de titres jugés suffisants.
Pour leur donner plus d'importance auprès des militaires allemands, le gouvernement français accorda, d'office, le grade de sous-lieutenants aux plus jeunes, lesquels allaient effectivement revêtir l'uniforme militaire pour la première fois en partant pour l'Allemagne.
Contrairement aux promesses formelles qui leur avaient été faites par les services allemands de France avant le départ (droits de revêtir un costume civil, d'avoir des rapports normaux avec la population, de dormir en ville ou de sortir), les "releveurs" durent impérativement s'intégrer dans la masse des P.G. français et subir le même sort que ceux-ci et dans les mêmes conditions que les médecins prisonniers qu'ils étaient venus remplacer.
Les médecins étaient assistés dans les établissements de soins par des infirmiers prisonniers de guerre également français (dits "sanitaires") qui étaient assez nombreux au IV C.
D'après les notes manuscrites de Élie-Jean PASCAUD
Photos sous licence d'usage CC BY-NC-SA 2.0 FR
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