13 mai 2013

Henri LE BRET


   Henri LE BRET (1911-1991), agriculteur à Ploufragan (Côtes-d'Armor), est mobilisé à Argentan (Orne) le 04 septembre 1939, comme caporal au 93 ème R.I.



Henri à Qualen
   Le 07 juin 1940, il est fait prisonnier dans le secteur tristement célèbre du « Chemin des dames », à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Laon (Aisne), plus précisément à la Ferme de Tinselve située à proximité de Vauxaillon.
Avec de très nombreux compagnons d'infortune, il est contraint de rejoindre à pied la ville de Laon où, pendant plusieurs jours, les prisonniers sont « parqués » en plein air sur le terrain de football.

   Au cours de la pénible marche vers Laon, une quinzaine d'hommes dont il fait partie - (soldats rescapés des 93 ème et 102 ème R.I.) - est isolée de la colonne pour être conduite dans une clairière afin d'être fusillée par l'ennemi, certains éléments leur reprochant les lourdes pertes humaines subies dans le secteur. La perspective de telles représailles n'est pas entièrement partagée par l'encadrement allemand présent qui, fort heureusement, demande l'arbitrage d'un « gradé ». Celui-ci annule la décision au motif que les Français se sont conduits en soldats et que leur sort est d'être prisonniers et non fusillés.
P.G. du kommando de Qualen :
Henri Le Bret (debout, dernier à droite)
Célestin Charmay (debout, 2ème à partir de la droite)
Paul Barré (assis, 1er à droite, pull à carreaux)

   Il est ensuite dirigé sur l'Allemagne, via la Belgique et le Luxembourg.
Immatriculé au Stalag XII A sous le numéro 6495, il est détenu au camp de Limbourg, à proximité de la Hollande, du 21 juin au 28 août 1940.
A compter du 12 septembre, après avoir transité par le camp de Mühlberg (IV B), situé dans les environs de Berlin, il est transféré au Stalag IV C, dans la région des Sudètes.
Affecté à des travaux de terrassement dans le cadre de la réparation de routes et de digues en bordure de l'Elbe, il connaît successivement :
    - le camp de travail de Schönwald (Schoendwald), lié à un chantier que les prisonniers appellent « Biribi » du fait de son éloignement, obligeant ces hommes mal nourris et mal vêtus à parcourir à pied, quotidiennement, 10 km A/R ;
    - puis celui de Prosmik à compter du 09 décembre 1940.


    PG du kommando de Qualen

   Le 28 avril 1941, s'étant porté volontaire pour travailler dans une ferme, il est affecté au kommando du village de Qualen (Chvalov) dans la proximité d'Aussig (Usti nad Labem) Il est placé chez le fermier Emil Rehatschek chez lequel il passe toute sa captivité, excepté pendant la période d'avril à octobre 1944 où il travaille dans la ferme de la famille Gaube à Slabisch.


La ferme d'Emil Rehatschek

Le même lieu, aujourd'hui avec
dans la propriété l'arbre planté par Henri

   Le 10 mai 1945, il est libéré par les Russes. Après quelques jours d'un voyage en train qui file vers l'Est, le convoi est heureusement remis aux soldats américains le 15 mai.
Fiche de libération


   A son arrivée à Ploufragan le 22 mai 1945, de nouvelles difficultés l'attendent car la ferme paternelle occupée par l'armée allemande depuis avril 1941 du fait de sa proximité avec le « terrain d'aviation » de Saint-Brieuc, a été entièrement détruite par les occupants en août 1944 ; par ailleurs 75 % des terres sont inexploitables : elles ont été minées ou recouvertes de béton pour servir de pistes d'aviation.

Fiche de démobilisation
Des photos d'Henri et d'autres camarades sont visibles dans le diaporama Stalag IV C.

D'autres documents provenant de la collection d'Annick seront publiés dans des messages spécifiques. 

Texte et documents : Annick, que je remercie. 

Les photos et documents publiés sont sous licence d'usage CC BY-NC-SA 2.0 FR

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