Mon père, Louis LACOUR (21/03/1913-02/05/1989), est fait prisonnier au massif du Donon le 20 juin 1940. Il est détenu dans un camp de transit à Sarre-Union jusque vers septembre-octobre 1940 (mes souvenirs d'enfance des rares récits de mon père sont imprécis sur ce point). Les prisonniers ont parcouru à pied une partie du trajet de leur lieu de captivité à Sarre-Union.
La plaque du K.G. Louis Lacour |
Il y reste jusqu'au 8 mai 1945.
Le 8 mai 1945, c'est la débandade allemande. Les prisonniers sont laissés à eux-mêmes. La situation est terrible en raison d'un bombardement aérien russe qui fera de nombreuses victimes parmi les prisonniers français (mon père parlait d'un proche camarade tué en étant hospitalisé).
Louis Lacour (2ème rang, 4ème en partant de la gauche) et d'autres camarades le dimanche 31 octobre 1943 |
Louis Lacour (1er à gauche au 3ème rang) le 1er janvier 1945 |
Vers Karlsbad, mon père et son camarade empruntent un train de fortune qui transporte des prisonniers vers l'Allemagne. Le train est escorté et protégé par des soldats américains en raison des desperados SS qui sévissent le long de la ligne. Les prisonniers réparent les voies (pose de rails et de traverses). Un pont détruit stoppe le voyage en train. Ils continuent dans des camions de l'armée américaine jusqu'à Gera (Thuringe). Les Américains transfèrent les prisonniers français vers Paris par avion (Dakota). Mon père arrive à Paris-Le Bourget vers le milieu de juin 1945, et est démobilisé.
Obsèques des P.G. victimes du bombardement du 12 mai 1944 à Brüx |
A partir de la fin de 1943 ou du début de 1944 le camp a subi de fréquents bombardements la nuit (britanniques) et le jour (américains) pour détruire l'usine d'essence synthétique.
Ces bombardements ont fait des dizaines de victimes parmi les prisonniers français. Les prisonniers employés à la construction et à l'extension de l'usine ont effectué de nombreux sabotages pour entraver sa construction et son extension (par exemple, canalisations obstruées, détruites ou interrompues, sable dans les boîtes à graisse des wagons de marchandise, casse lors du déchargement de wagons de marchandise) avec une grande habileté pour ne jamais éveiller les soupçons des Allemands et éviter les représailles.
Texte et documents : Jean-Louis Lacour, que je remercie.
D'autres photos sont consultables dans le diaporama
"Stalag IV C"
"Stalag IV C"
Des documents de la collection de Jean-Louis seront insérés ultérieurement dans des messages particuliers (La foi, bombardements etc.)
Toutes les photos publiées sont sous licence d'usage CC BY-NC-SA 2.0 FR
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