Henri LE BRET
(1911-1991), agriculteur à Ploufragan (Côtes-d'Armor), est mobilisé
à Argentan (Orne) le 04 septembre 1939, comme caporal au 93 ème R.I.
Henri à Qualen |
Avec de très nombreux
compagnons d'infortune, il est contraint de rejoindre à pied la
ville de Laon où, pendant plusieurs jours, les prisonniers sont
« parqués » en plein air sur le terrain de football.
Au cours de la pénible
marche vers Laon, une quinzaine d'hommes dont il fait partie
- (soldats rescapés des 93 ème et 102 ème R.I.) - est isolée de la
colonne pour être conduite dans une clairière afin d'être fusillée
par l'ennemi, certains éléments leur reprochant les lourdes pertes
humaines subies dans le secteur. La perspective de telles
représailles n'est pas entièrement partagée par l'encadrement
allemand présent qui, fort heureusement, demande l'arbitrage d'un
« gradé ». Celui-ci annule la décision au motif que les
Français se sont conduits en soldats et que leur sort est d'être
prisonniers et non fusillés.
P.G. du kommando de Qualen : Henri Le Bret (debout, dernier à droite) Célestin Charmay (debout, 2ème à partir de la droite) Paul Barré (assis, 1er à droite, pull à carreaux) |
Il est ensuite dirigé
sur l'Allemagne, via la Belgique et le Luxembourg.
Immatriculé au Stalag
XII A sous le numéro 6495, il est détenu au camp de Limbourg, à
proximité de la Hollande, du 21 juin au 28 août 1940.
A compter du 12
septembre, après avoir transité par le camp de Mühlberg (IV B), situé
dans les environs de Berlin, il est transféré au Stalag IV C, dans
la région des Sudètes.
Affecté à des travaux
de terrassement dans le cadre de la réparation de routes et de
digues en bordure de l'Elbe, il connaît successivement :
- le camp de travail de
Schönwald (Schoendwald), lié à un chantier que les prisonniers
appellent « Biribi » du fait de son éloignement,
obligeant ces hommes mal nourris et mal vêtus à parcourir à pied,
quotidiennement, 10 km A/R ;
Le 28 avril 1941, s'étant
porté volontaire pour travailler dans une ferme, il est affecté au kommando du village de Qualen (Chvalov) dans
la proximité d'Aussig (Usti nad Labem) Il est placé chez le fermier Emil Rehatschek chez lequel il passe
toute sa captivité, excepté pendant la période d'avril à octobre
1944 où il travaille dans la ferme de la famille Gaube à Slabisch.
Le 10 mai 1945, il est
libéré par les Russes. Après quelques jours d'un voyage en train
qui file vers l'Est, le convoi est heureusement remis aux soldats
américains le 15 mai.
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A son arrivée à
Ploufragan le 22 mai 1945, de nouvelles difficultés l'attendent car
la ferme paternelle occupée par l'armée allemande depuis avril
1941 du fait de sa proximité avec le « terrain d'aviation »
de Saint-Brieuc, a été entièrement détruite par les occupants en
août 1944 ; par ailleurs 75 % des terres sont inexploitables :
elles ont été minées ou recouvertes de béton pour servir de
pistes d'aviation.
Des photos d'Henri et d'autres camarades sont visibles dans le diaporama Stalag IV C.
D'autres documents provenant de la collection d'Annick seront publiés dans des messages spécifiques.
Fiche de démobilisation |
D'autres documents provenant de la collection d'Annick seront publiés dans des messages spécifiques.
Texte et documents : Annick, que je remercie.
Les photos et documents publiés sont sous licence d'usage CC BY-NC-SA 2.0 FR
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